Description

quand je pense qu’on va vieillir ensemble ?

### Quand je pense qu’on va vieillir ensemble : Les Chiens de Navarre démontrent nos travers et nos illusions

Dans le monde du spectacle, certains titres éveillent immédiatement l’attention grâce à leur singularité et leur courage. Tel est le cas pour « Quand je pense qu’on va vieillir ensemble », création de Jean-Christophe Meurisse au sein du collectif Les Chiens de Navarre. Ce spectacle, à mi-chemin entre burlesque, théâtre d’abord et drame, nous dévoile les contradictions de nos vies quotidiennes avec une acuité saisissante.

#### Un cri désespéré

On se retrouve souvent seuls dans la vie, comme le souligne Stig Dagerman, le célèbre écrivain suédois, quand il écrit : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. » Ce sentiment d’isolement et d’incompréhension est omniprésent dans la création collective de Les Chiens de Navarre. À travers leur répertoire particulier, ils nous invitent à nous retrouver et à partager cet état d’esprit atone.

En dépit de la solitude qui caractérise nos existences, nous continuons de faire face à la réalité avec les mêmes mirages et illusions. Nous continuons à croire que nous pouvons faire autrement, continuer malgré les désordres, malgré les égarements. Les Chiens de Navarre soulignent cette réalité d’une manière acérée et provocante.

#### Un spectacle qui tourmente et amuse

« Quand je pense qu’on va vieillir ensemble » ne vous laisse pas indifférent. Il jongle habilement entre les contrastes de la vie en nous emblématiquement mettant en évidence nos travers et nos aspirations. Les acteurs se plongent dans des rôles inoubliables et même désolants, car ils jouent non pas des personnages fictifs, mais bien des aspects d’eux-mêmes. Tout est réel, tout est exposé, sans aucune concession pour l’âme délicate.

Le spectacle est une véritable péripétie d’épipoèmes cruellement acérés, mêlés de moments de folie grivoise qui nous rappellent que la vie n’est pas toujours rose. Tout cela est servie par un burlesque noir pittoresque qui se veut aussi dramatique qu’intraçable au sens propre du terme (le spectacle a été défini comme étant en mesure de « déconfire » les spectateurs, ce qui reflète à merveille cette dualité).

Les burlesqueurs de Navarre s’évertuent non seulement à nous faire rire, mais aussi, et surtout, à nous dénoncer, les spectateurs, dans autant de vices ou de refoulements que nous avons. Leur mise en scène est aussi audacieuse que provocante, comme une arme qu’ils utilisent pour défier les audiences.

#### Une réflexion en deux temps

Premièrement, « Quand je pense qu’on va vieillir ensemble » nous aide à nous interroger davantage sur nous. Il nous force à inspecter notre quiproquo, nos désirs déformés et nos résponsabilités. Seconde, il nous donne l’occasion de voir les spectacles sous un angle différent. C’est le théâtre qui se transforme en une chaire de confession inévitable.

C’est un appel à travers ces tableaux absoluement modernes qui apparaissent dans notre vie quotidienne : la dépendance, l’extravagance, l’individualisme omniprésent, la joie aussi bien que la tristesse et l’inertie.

#### Une beauté percutante dans la monotonie

Le spectacle de Les Chiens de Navarre nous surprend et nous désarme. Ils ne cachent rien de leur rôle critique, mais ils ne nous laissent pas non plus sans le vague espoir que quelque chose peut changer. La finalité ? Évidemment, c’est incertain et il est de ton propre parcours personnel d’essayer de répondre à la question originale : quand pensez-vous que vous allez vieillir avec quelqu’un?

Ce spectacle s’inscrit dans l’éclosion de nouvelles voix au théâtre contemporain. Les Chiens de Navarre font partie de cette vogue, de ces artistes qui osent parler du pur vécu humain sans masque, sans filtre.

#### Conclusion

« Quand je pense qu’on va vieillir ensemble » est avant tout un rappel. Un rappel de tout ce qui peut nous assombrir dans la vie ou dans nos rapports les uns avec les autres. En même temps, il offre également une opportunité rares de se rire de soi et de trouver une petite apaisante échappatoire dans les rires et dans l’absurde. Les Chiens de Navarre nous apportent une vision déchirante et pertinente de la société moderne.

En fin de compte, il est invitant de se demander pourquoi nous sommes dans l’attente que la vie nous apporte la solution ? Pourquoi croisons-nous les doigts chaque matin que quelque chose aura changé d’ici la nuit ? Quand songeons-nous vraiment qu’on va vieillir ensemble ? Ces questions que soulève leur spectacle nous laissent au-delà des rires, dans un espace où nous sommes tous impliqués et où chacun trouve place à penser et à réfléchir.

Ainsi, si celui qui voit ce spectacle ne ri qu’un instant, il n’est pas possible de le juger a posteriori. Car le fait de rire n’est pas seulement un moment fugace mais aussi une porte ouverte aux plus profondes méditations. Et c’est précisément cela qui représente le charme incomparable de « Quand je pense qu’on va vieillir ensemble » : il offre une expérience esthétique aussi bien qu’émotionnelle, deux choses qui se mélangent harmonieusement pour nous donner une nouvelle perspective sur notre lot de vie.

Alors, allez-y, voyez ce spectacle ! Vous riserez, bien sûr, mais vous réfléchirez aussi. Et peut-être que vous changerez de vie une fois sorti de la salle de spectacle. Car dans l’absolu, se moquer de la société et de nous-mêmes, c’est aussi une manière d’y réagir, de luter contre les travers que nous nous imposons chaque jour.

Dans cette réalisation où le drame et le burlesque sont parfaitement amalgamés, on perd le compte du temps. Chaque numéro, chaque scène, chaque échange est vivant. Chaque personnage vous fixe droit dans les yeux. Ils nous rappellent que malgré nos tentatives pour naviguer dans la vie sous la forme de cette pluie fine qui s’accumule dans les rideaux de notre conscience, il est peut-être grand temps de se demander une bonne fois pour toute : allons-nous vraiment vieillir ensemble ? Ou sont-ils, nos pairs de vieillesse, cachés sous nos beaux discours de gaieté ?

La réponse à cette question doit prendre racine en nous, dans notre pensée et dans nos actions. Mais, au moins, grâce à La Création des Chiens de Navarre nous avons tous eu ces quelques minutes précieuses pour y songer, en riant et réfléchissant. C’est tout ce qu’on pourrait désirer d’un spectacle.

C’est donc à vous de répondre à cette question à la fois audacieuse et pertinente lancée par Les Chiens de Navarre. Qui n’a jamais eu deux fois la même pensée ? Qui n’a jamais rêvé d’une vie collective, idéale ? Peut-être que ce spectacle était le moyen idéal pour détailler cette métaphore sur nous-mêmes et découvrir dans quelles proportions nous sommes laissés seuls dans nos combats quotidiens.

En fin de compte, c’est ça le vrai défi de ce spectacle. Il nous oblige à faire face à nos peurs, à nos fantasques et à nos préjugés, dans un espace d’honnêteté et de vérité. Vous ne verrez jamais les choses de la même manière après avoir vu ce spectacle. Alors il était grandement temps qu’on prenne les choses en mains. Et qui sait, peut-être qu’en trainant nos pas hors de ce théâtre, nous trouverons la réponse à la grande question that « Quand je pense qu’on va vieillir ensemble » nous pose : comment vivons-nous vraiment notre vie, et comment espérons-nous la finir ?

N’hésitez pas à partager vos réflexions ou commentaires après la représentation ! Que vous soyez aficionado de théâtre ou débutant, Je suis convaincu que ce spectacle récompense largement vos attentes en vous offrant une expérience de théâtre comme jamais auparavant.