Description

quand ils sont venus me chercher ?

### Quand ils sont venus me chercher…

#### Une citation de Martin Niemöller, un rappel perpétuel de vigilance

Le 12 février 1984, le monde a perdu l’un de ses véritables défenseurs de la liberté : Martin Niemöller. Mais son message, figé dans les versets célèbres « Quand ils sont venus me chercher… », survivra toujours. Cette poème, écrite en 1942 lors de son incarcération dans le camp d’internement nazie de Dachau, devient un cri d’alerte pour tous ceux qui se posent la question de l’inaction face au mal.

Martin Niemöller, un pasteur protestant, savant, résistant social et pacifiste, est devenu un personnage emblématique du combat contre le nazisme. Son arrestation en 1937 pour son opposition à la politique nazi d’Hitler est le point de départ de cette histoire tragique. Niemöller, qui avait déjà préoccupé les autorités nazies en raison de ses positions pacifistes et antinazies, est alors transféré au camp d’internement de Sachsenhausen avant d’être finalement emmené à Dachau en 1941.

Dans ces conditions extrêmes et hostiles, Niemöller a écrit le poème qui va devenir emblématique : « Quand ils sont venus chercher… ». Ces simples mais percutantes paroles décryptent en quelques vers l’absorbtion progressive de la liberté par un régime totalitaire.

> Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
et il ne restait personne pour dire quelque chose.

Ce poème témoigne des erreurs de jugement et de l’inaction face à la violence croissante des nazis. Niemöller souligne par là la dangerosité que la tolérance du silence peut avoir dans une société. En disant « Quand ils sont venus chercher… « , Niemöller nous rappelle que chaque groupe sensible, chaque minorité, chaque secteur de la société peut tomber sous l’emprise d’un régime totalitaire.

Il incarne ainsi une métaphore poignant : quand chacun tolère l’oppression des autres, il devient lui-même une victime. Niemöller, en tant que victime du système nazi, a su transmettre à travers ce poème une grande leçon de conscience et de responsabilité.

Cette citation est parfois mal interprétée et simplifiée, souvent utilisée pour donner des leçons morale strictement personnelles. Cependant, son véritable enjeu va au-delà de simples réflexions éthiques. Il s’agit d’une alerte historique à une dynamique politique pernicieuse qui menace la société entière. Niemöller nous montre que le respect de la liberté des autres est nécessaire pour assurer le respect de sa propre liberté.

Pour mieux comprendre l’importance de cette citation, il est essentiel de se plonger dans l’histoire et les contextes dans lesquels a vu le jour ce poème. Il a été écrit à une époque où Niemöller, après des années de résistance, était lui-même prisonnier dans un camp de concentration. Il y a côtoyé des gens de diverses origines et avoir vu tôt le spectre de l’oppression nazie. Il n’avait pas été catholique, ni juif, ni syndicaliste, mais il a réalisé que toutes les minorités finissent par être touchées par l’oppression totale.

Plusieurs années après sa libération en 1945, Niemöller a continué à denoncer nazisme, politique autoritaire et toutes formes d’oppression. Il a été amené à retrouver un public nombreux, dans le monde entier, qui acceptait cette citation comme le manuel de lutte contre le totalitarisme. Ce poème est surtout une exhortation à la part prise civique : même si une personne ne fait pas partie d’un groupe qui subit d’abord les injustices d’un régime, elle doit toujours suggérer que son silence aidera aussi les autres à subir.

Chaque personne en position de pouvoir ou de conscience doit reconnaître et jouer son rôle dans l’alerte. Comme nous le rappelle le poème de Niemöller, le silence, malgré sa facilité apparente, est aussi une forme d’assentiment face à l’oppression.

L’histoire est pleine d’exemples où le silence a été célébré comme une garantie de la sécurité personnelle, mais elle a aussi illustré que ce silence a souvent créé un contexte propice à l’oppression. En invitant les gens à prendre conscience de leurs responsabilités et à s’exprimer en faveur de ceux qui sont persécutés, cet adage nous offre un rappel vivant de l’importance de la résistance active contre l’oppression, quelle que soit la circonstance et quel que soit le contexte.

Dans une société modernisée où l’information est omniprésente, il est de plus en plus difficile d’ignorer les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, que ce soit à l’échelle mondiale ou à une société locale. Les persécutions, les opprimeurs et ceux qui les tolèrent se cachent dans la non-intervention, dans le silence. Les mots de Martin Niemöller transforment cet adage stérile en appel aux armes de la consciencie et de la voix.

« Quand ils sont venus me chercher… » a vieilli avec la morale, dépassant l’époque nazie pour devenir une réflexion universelle sur les dangers d’un désengagement social. Niemöller, tout au long de sa vie, a cherché à rappeler aux gens que nous avons tous un rôle à jouer dans la protection de nos droits et de ceux des autres. Il nous montre qu’une seule voix peut faire une différence, et que le silence peut avoir des conséquences incontestables.

En 2021, face à de nouvelles tentatives de gouvernements autocratiques dans de nombreuses parties du monde, et face aux luttes quotidiennes de la diversité et de l’égalité, cette citation prend encore plus de sens. Elle rappelle pourquoi我们必须 être conscients de l’oppression autour de nous et pourquoi nous devons toujours tenir les dirigeants responsables.

Ce poème de Martin Niemöller est devenu un symbole définitif de la résistance et de la solidarité. Il encourage chacun à réfléchir aux conséquences de son inaction. Un rappel pour nous tous de ne jamais nous laisser emporter par la paralysie du désespoir, mais de continuer à lutter pour les droits des autres afin de pouvoir se battre pour nos propres droits.

Que les circonstances soient politiques, sociales ou de tout autre nature, Niemöller nous rappelle que les voix de ceux qui sont en mouvement sont celles que nous devons entendre et soutenir, car elles peuvent nous-même faire partie du prochain groupe ciblé.

### Conclusion

Ce poème de Martin Niemöller est plus qu’une poésie, c’est un avertissement historique, une leçon de vie. Chaque vers est chargé d’une importance immense, chacune de ses lignes relève la responsabilité individuelle et collectif pour la protection des droits de tous les êtres humains. Il encourage chaque personne à se tenir debout pour défendre la diversité sociétale et les libertés fondamentales, en rappelant que chaque individu, quelque soit son groupe ou ses idées, est une partie essentielle de la communauté humaine.

En se rappelant de Martin Niemöller et de sa poésie, nous déclarons notre refus de rester spectateur inactif face au mal, et de faire preuve de solidarité quant à la défense de nos droits. Niemöller nous a légué un héritage fort, rempli de courage et de responsabilité, qui nous invite à l’action et à la solidarité. Quand ils sont venus chercher… est une référence permanente à la nécessité de prendre des mesures pour protéger les droits des autres et ceux de soi.

N’oublions jamais que l’histoire pourrait un jour nous frapper de toute part. À chaque fois que des droits sont atteints, que des groupes sont persécutés, que des injustices se perpétuent, ce n’est pas que nous sommes immunisés, mais c’est toujours un moment pour parler, pour agir. Les mots de Martin Niemöller nous rappellent que notre silence peut se transformer en un apaisement silencieux de la haine. Que réfléchir, parler puis agir viennent s’appuyer sur cette citation.

### De la poésie à la réalité : un engagement continu

Si ce poème de Niemöller a trouvé un large écho après-guerre, il a également traversé les décennies pour retrouver une pertinence nouvelle. En 2012, des élèves français ont été invités à écrire leur propre version d’un tel poème dans l’esprit de Martin Niemöller, une pratique qui encourage à réfléchir sur la sensibilité sociale et civique. Les gens continuent d’écrire et de chanter ce poème pour rappeler cette leçon si précieuse.

Au-dessus de tout, la grande valeur de la citation de Martin Niemöller réside dans sa capacité à nous rappeler que bien souvent, la voix de la différence, d’une voix minoritaire, est la seule qui retentisse véritablement. La citation mérite son statut de symbole : elle ne ressemble pas aux grands discours inspirants, mais elle est une invitation à prêter une oreille attentive à ce qui se passe autour de nous et à prendre du recul pour ne pas être en reste des vicissitudes de la société.

Quand ils sont venus chercher… c’est une exhortation à l’engagement, à la tolérance, au dialogue et à la résistance. Et malgré son ancrage dans l’histoire nazie, elle demeure le témoignage d’un homme déterminé à ne jamais oublier les conséquences de la passivité face à l’oppression. C’est un rappel que les droits individuels sont interconnectés, que chaque oppression est une menace pour tous. Et que chacun doit participer activement à prévenir les abus, quelle que soit la direction qu’ils prennent.

En conclusion, le message de Martin Niemöller reste aussi pertinant aujourd’hui que lorsqu’il l’a écrit. Quand ils sont venus chercher… ne nous rappelle pas seulement des erreurs du passé mais nous montrent également le chemin vers l’avenir : le chemin du respect des droits de chacun et de la société bienveillante et inclusive dont nous souhaitons tous faire partie.

Quand ils sont venus chercher, il ne restait personne pour dire quelque chose. Puis ils seront venus me chercher, et alors, qui peut dire qu’il y avait quelqu’un pour dire quelque chose ?