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à qui veut bien l’entendre ?

À qui veut bien l’entendre : plongée dans les sous-cultures du bruit et de la transgression

Le cri d’une question – « À qui veut bien l’entendre » – c’est aussi le titre d’un documentaire particulièrement intéressant qui a vu le jour en 2020. Il nous invite de manière audacieuse à explorer l’improbable univers du Noise et des musiques bruitistes, univers où les audaces parlent par-delà le son, dans le silence affreux de la transgression.

Pour ceux qui préfèrent la subtilité de l’orchestre symphonique et du trio à cordes, le concept de musiques bruitistes ou éxtremes pourrait sembler tout à la fois inquiétant et incohérent. Pourtant, l’expression « À qui veut bien l’entendre », en dehors son contexte sonore, est utilisée pour décrire une déclaration publique ou une prétention qui est faite de manière fort audible et qui peut être entendue par la personne qui désire l’entendre, tout en exprimant à la fois une déclaration publique et une audace de parole.

Dans le documentaire, réalisé par Jérôme Florenville, on découvre des artistes qui transcendent les limites du son. Ces performers n’utilisent pas seulement la voix ou des instruments de musique traditionnels. Ils inventent tout, ils détourrent et bricolent des objets quotidiens. Ils les transforment en expressions sonores qui vous plonge, soit dans le frisson de l’audace, soit dans l’admiration des transgressions sonores audacieuses qu’ils produisent. Cette tranformation n’est pas anodine, elle devient une exploration audacieuse de l’identité, de l’expression et de la liberté individuelle.

Pour ceux qui n’osent pas se perdre dans la cacophonie du Noise, le documentaire à bien des égards rend accessible cette sous-culture. Le film parvient à donner la parole à ceux qui produisent des musiques bruitistes, tout en établissant subtilement un contraste avec les milieux culturels plus mainstream. Ces artistes, bien qu’ils ne sortent pas de la boîte conventionnelle du genre musical, ne sont pas moins artistes, et ils ont leurs followers – leurs auditeurs.

Ainsi, « À qui veut bien l’entendre » est non seulement un film sur le Noise et les musiques bruitistes, mais aussi un hymne à l’audace, à la transgression et à l’expression individuelle. C’est une véritable appel à l’attention.

Au-delà de la définition figée de l’expression « À qui veut bien l’entendre », le documentaire a souligné l’importance de cette question : qui veut réellement écouter ? Voilà une question qui nous est posée, peut-être à nous, les téléspectateurs – ou à la société plus généralement. Si l’histoire et la réalisation de ce film transforment le titre en une question dédouanée par laquelle il est permis de s’interroger sur l’appel à l’attention, alors le titre est largement atteint dans sa mission globale.

Que ce soit avec une pléthore d’instruments d’une seule pièce ou des objets de récupération, si vous êtes prêt à entendre, « À qui veut bien l’entendre » est certainement un film qui mérite un regard attentif, tel qu’il fait l’examen de l’expérience de la transgression dans le traversée de la transgression musicale et de la transgression sociale, sur une audiation qu’on ne risque pas de oublier de sitôt.

N’hésitez pas à visionner ce documentaire et à vous attarder à ces histoires audacieuses de transgressions, de créativité, et, plus que tout, d’audace. Cet univers sans frontières nous offre un aperçu d’une forme d’expression musicale qui semble porter le questionnement « À qui veut bien l’entendre », autant à sa manière que par son existence même.

Et si vous ne voulez pas vous perdre dans cet univers, sachez que vous êtes justement à qui veut bien l’entendre ! Ne vous contentez pas de vos oreilles, elles-mêmes ; ouvrez les portes de vos perceptions et laissez ces artistes vous montrer ce qui est possible lorsque l’on s’adonne sans limites à l’expression de soi.