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qui a dit je pense donc je suis ?

# Qui a dit « Je pense, donc je suis » et quelles sont les réflexions qui en découlent ?

Au fil des ans, la citation célèbre « Je pense, donc je suis » s’est imposée dans la mémoire collective comme un slogan philosophique incontournable. Mais combien d’entre nous savent qui en est l’auteur ? Et qu’en est-il du sens exact et des implications de cette affirmation qui a fendu des siècles de débats ?

## René Descartes, pionnier de la pensée moderne

Cette citation, qui se traduit en latin par « Cogito, ergo sum », est réellement l’œuvre de René Descartes, philosophe et mathématicien français du 17ème siècle. Il a formulé cette pensée dans plusieurs de ses ouvrages, notamment dans son *Discours de la méthode* en 1637 et dans les *Méditations métaphysiques* en 1641. Au-delà d’un simple principe de pensée, elle représente le point de départ de la philosophie moderne, marquant une rupture avec les idées de son époque.

Encore faut-il poser une nuance : la phrase telle que nous la connaissons n’est pas la seule version utilisée par Descartes. Dans ses travaux respectifs, il a employé également « Cogito, ergo cogito » (« Je pense, donc je pense ») et « Ego sum, ego existo » (« Je suis, j’existe »). Ces variations autour de ce même concept témoignent de la recherche philosophique menée par Descartes visant à établit l’existence du sujet pensant sans aucune ambiguïté.

## Bertrand Russell et son débat

Ce qui ne cache pas que la citation a suscité nombre de débats et de critiques. Le célèbre philosophe logique et mathématicien britannique Bertrand Russell, dans *Histoire de la philosophie occidentale*, critiquait notamment l’utilisation du pronom personnel « je ». Pour lui, cette formulation introduisait une notion d’entité subjective (« je ») qui ne pouvait être démontrée de manière absolue. Russell pensait que Descartes aurait dû se contenter de « Il y a des pensées… » sans évoquer explicitement l’identité de celui qui pense.

## Une pensée qui suscite l’engouement

Malgré cela, « Je pense, donc je suis » s’est imposé au-delà du simple cadre philosophique pour entrer dans le langage courant, souvent citée de manière plus familière ou par des penseurs du 20e siècle comme André Gide ou Gaspard Proust.

André Gide cherchait une formulation plus solide dans son livre *Si le grain meurt* : « Je pense, donc je suis » semble moins convaincante à ses yeux que « Je crois, donc je suis » ou encore « Je sens, donc je suis ». Tandis que Proust, dans *In search of Lost Time*, se moque de cette affirmation affirmiste, adoptant une posture plus désabusée : « Je suis un cartésien désabusé : je pense, donc je suis, mais je m’en fous ». Ces préoccupations ponctuelles montrent la variété d’interprétations apportées à cette citation au fil des siècles.

## À propos de l’identité et de la pensée

Ainsi, derrière ces quelques mots si familiers, il est possible de découper une réflexion importante sur la nature même de l’existence humaine et de la pensée. La phrase souligne en effet que la capacité à penser constitue une preuve de notre existence. Simultanément, elle ouvre la voie à nombre de questions : Qu’est-ce qu’être ? Qu’est-ce que penser ? Que signifie réellement exister pour la conscience humaine ?

Nous pouvons aussi réfléchir à la teneur de cette pensée au regard des avancées contemporaines en psychologie cognitive et en neurosciences. Si la philosophie antique considérait la pensée comme un moyen d’accéder au réel, la science moderne soulève des doutes sur la nature même de l’expérience mentale. Au-delà de cette question de vérité absolue, il s’agit d’une réflexion sur les conditions de notre conscience et de notre perception du réel.

## Conclusion

« Je pense, donc je suis », une phrase qui mérite d’être revisité régulièrement dans un contexte qui évolue constamment. Cette citation, si souvent récités sans réfléchir, contient en elle une profondeur de sens qui s’affine avec le temps.

Quels sont vos propos à ce sujet ? Pouvez-vous vous identifier complètement avec cette affirmation de Descartes ? Ou au contraire, préférez-vous une autre formulation comme celle d’André Gide ou de Gaspard Proust ? N’hésitez pas à partager vos pensées et vos réflexions dans les commentaires. Ensemble, explorons, pensons, et soyons conscients de notre propre existence.