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mais quoi ils ne portent point de hauts de chausses ?

### Mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses ?

Dans ses Essais, Michel de Montaigne (1533-1592) utilise son chapitre intitulé « Des cannibales » pour tirer une critique profonde de son époque et pour dénoncer les préjugés culturels qui gouvernaient les mondes de la Renaissance. Plus particulièrement, la citation « mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses! » met en évidence le cheminement logique de Montaigne vers une réflexion plus large sur la perception, la culture et les préjugés de la société française de l’époque.

**Montaigne et l’ethnocentrisme**

Au cœur des Essais, Montaigne multiplie les voyages culturels et philosophiques, explorant les différentes pratiques et mœurs que suggèrent les cultures aux antipodes de la France. Fort de ses observations, il critique vertement l’ethnocentrisme de ses contemporains qui jugeaient les peuples sauvages en se référant uniquement à des critères vestimentaires ou religieux superficiels.

Le phénomène de l’ethnocentrisme qu’il dénonce est donc bien plus profond qu’une simple observation vestimentaire des Autochtones. Cette remarque sur les « hauts-de-chausses » est une pierre d’achoppement pour ces gens, malgré la complexité culturelle et la pureté de vie qui peut émaner de ces peuples.

**La culture et la perception du « normal »**

Cette phrase décryptée, il est bien évident que Montaigne cherche à provoquer une réflexion essentielle au sein de son public du XVIe siècle. Elle met en lumière le fait que la « civilisation ou l’humanisation » semble reposer malheureusement sur des détails frivoles et essentiellement extérieurs, comme le vêtement ou les apparences. Le paradoxe de Montaigne est limpide : comment peut-on dénigrer l’âme, la culture et le savoir d’un peuple sous l’aspect de ce qui revêt simplement la faiblesse de l’extérieur, typiquement le vêtement ?

L’ironie de Montaigne est d’autant plus visible. Finalement, sa question, « mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses? » pourrait être formulée comme une invitation à contester cette norme. La teneur de son propos dépasse ainsi largement la simple allusion vestimentaire pour devenir un outil philosophique complexe et subtil.

**Conclusion : la question de la civilisation**

En ciselant son argument avec l’ironie, Montaigne propage la thèse qu’une démarche réfléchie et objective, plutôt que les jugements rapides basés sur des apparences faciles, pourrait mener à une compréhension plus profonde des autres sociétés et cultures. Le « mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses » reste donc une phrase cruciale dans cette réflexion parce qu’elle incarne de manière caractéristique des préjugés culturels si répandus, et suggère que c’est bien ces préjugés qui divisent le monde en tant que cultures « civilisées » contre « sauvages ».

Dans l’ensemble, Montaigne propose un regard philosophe et critique sur la façon dont on définit ce qui est considéré comme « civilisé ». Ce serait donc bien les préjugés de chacun qui dicteraient quelle culture est supérieure ou inférieure. « Tout cela ne va pas trop mal : mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses » pourrait, en somme, être une question sur le véritable sens de la culture et de la civilisation qui dépasse largement les apparences : un message toujours d’actualité.